vendredi 13 juillet 2012

Quand la lumière décline de Eugen Ruge traduit de l'Allemand par Pierre Deshusses aux éditions Les Escales

De 2001 à 2001,  Quand la lumière décline  remonte et descend le temps entre quatre générations d'Allemands de l'Est qui ont connu le Mexique, la Russie et la RDA. L'axe central reste l'anniversaire de l'arrière grand-père à la veille de la chute du mur de Berlin en 1989. Tout s'effrite, de la santé mentale au cancer qui ronge, les pilules sont dures à avaler. Quand le vieillissement  n'arrange rien, il vaut mieux perdre la boule que répondre aux questions que pose l'effondrement du communisme. Pour qui, pour quoi ces trahisons et condamnations? Chacun traine des horreurs dans des appartements biscornus où les fantômes du parti errent comme des cauchemars. L'ouest n'offre même pas l'espoir d'un monde meilleur. C'est une plongée vertigineuse dans l'histoire qu'on effectue avec ce livre labyrinthique. Les sept personnages ressassent la même scène laissant jusqu'au bout du livre un coin d'ombre que  leurs visions différentes n'arrivent pas à dissiper. C'est lugubre et crépusculaire. On comprend le temps et la distance qu'il faudra pour se désengluer de ces histoires familiales.   L'apaisement  ressenti par Alexander dans la toute dernière page bercé par  "la rumeur indifférente et lointaine de la mer" laisse le lecteur épuisé. Loin de tout, il arrive à retrouver des messages paternels que l'ombre du parti avait réussi à brouiller, le sentiment filial surgit salvateur.  C'est un livre dur, infiniment triste qui se place par sa qualité entre Good By Lenine et  Purge de Sofia Oksanen dans mon classement personnel d'autant plus que le procédé narratif est un peu le même que dans ce dernier. Un bon moyen pour les curieux de se remettre les "Tchev" en mémoire et quelques dates par cet ouvrage qui paraitra en Septembre pour la rentrée littéraire.

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