jeudi 3 octobre 2013

Cherchez la femme d'Alice Ferney aux éditions Acte Sud

Toujours attentive à ce qu'écrit Alice Ferney, j'avais offert ce roman sans l'avoir lu. Puis ma belle-sœur m'a dit qu'elle n'avait pas aimé alors je me suis jetée dessus (enfin sur le livre). Mon élan prend sérieusement une odeur de caoutchouc brûlé vers la page 100, la descente n'en finit pas. Là, je comprends ma belle-sœur, ce qui n'est pas toujours évident et beaucoup moins le livre. J'ai envie de le balancer contre le mur et de quitter ces personnages ennuyeux, stupides de frustration. J'explique.
Nina a 16 ans et une forte poitrine. Elle s'exerce avec plus ou moins de talent à la danse et au chant. Vladimir, ingénieur des mines de métier, musicien par éducation, la rencontre en jouant dans l'orchestre qui accompagne chanteurs et danseurs. A partir d'une pulsion envers cette fantasmatique poitrine, il rêve d'épouser Nina, la fille de mineur élevée par sa grand-mère comme une princesse. J'oublie de dire que Vladimir est communiste, ce qui ne colle pas trop avec le personnage mais perturbera la belle parce qu'il refusera catégoriquement de se marier à l'église. Vladimir a perdu sa maman très tôt et beaucoup des réalités de la vie lui échappent. Il cherche un paradis perdu, s'interdisant tout conflit familial qui le remettrait dans une situation de perte. Quand à Mademoiselle Nina, on lui a beaucoup donné mais pas trop appris à déplacer les montagnes pour obtenir sa liberté. Alors ils s'engueulent... Enfin Nina fait des scènes à son crétin de mari qui se marre devant ses caprices de gamine sans que rien ne change. Les mômes deviennent des faire-valoir aux incapacités du couple à trouver le bonheur et nous, lecteurs, on s'ennuie ferme. On a envie de claquer Nina, d'envoyer Vladimir chez le psy, de coucher le mômes avec une bonne fessée et après ça, boire une bonne bière pour faire disparaitre l'agacement qui grimpe au fur et à mesure de cette lecture éprouvante en fumant un petit cigare avec ma belle-soeur, tiens pourquoi pas?
J'en suis à la page 134, opiniâtre j'irai jusqu'au bout (c'est faux, j'arrête... Je croyais que j'allais pouvoir mais non!) parce que je me dis qu'Alice Ferney ne peut pas laisser se prolonger ce ratage sans éclairer d'une révélation soudaine ces imbéciles malheureux.  Son écriture me tient, j'avoue. Il y a de l'humour, on sent qu'Alice Ferney  trouve Nina et Vladimir pathétiques  Elle répète, englue dans une spirale, souligne, surligne les failles. On n'y échappe pas un peu comme Dans paradis conjugal où on avait envie de bousculer cette femme sur son canapé, enferrée dans ses contradictions mais on ne restait pas bloqué dans le sac de nœuds. C'était beaucoup moins long, puis il y avait de l'espoir mais là, on cherche et on ne trouve pas.

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