lundi 14 octobre 2013

Le coeur n'est pas un genou que l'on peut plier de Sabine Panet et Pauline Penot aux éditions Thierry Magnier


Awa passe le bac de français à la fin de l'année. Fille de la banlieue entre Sevran et Villepinte, elle s'imagine avec sa copine Agathe déjà plus loin, quand elles auront la chambre d'étudiante à Paris. Mais voilà, une catastrophe inimaginable lui tombe dessus. Selon le code de l'honneur sénégalais, son père l'a promise à un cousin avant même sa naissance en remboursement de la dette qui couvre les frais de l'installation en Europe quand il sont venus chercher une vie meilleure avec sa mère. Ce père ne sait pas que le combat sera rude... C'est sans compter sur sa soeur Dado qui est docteur en biologie et sur les réseaux sociaux qui permettent à Awa de communiquer avec son choisi de futur mari pas follement enthousiasmé non plus par le projet. Il y a Ernestine, la benjamine qui comprend qu'elle a son rôle à jouer et qui s'y donne à fond en incarnant une Agnès irrésistible dans L'école des femmes. Les femmes ne marcheront pas sur les chemins des pères et c'est à coup de mots que la bataille se gagnera. Reposant sur une infinité de détails qui créent un décor hyper réaliste et plein d'humour, le livre passe bien au-dessus des clichés avec cette  histoire de mariage forcé. On sort des drames médiatisés à outrance pour lutter avec finesse. Le monde peut bouger sans heurter les intérêts individuels et trouver des solutions que la loi ne dicte pas. L'écriture est souvent drôle, le physique des personnages s'enrichit de détails cocasses sans complaisance mais qui contribuent à leur humanité.

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